Article 3 : L'ESCLAVAGISME MODERNE Le travail par contrat d'endettement.

 

Aujourd'hui, à Madras, plus de 1 000 familles sont affectées par le travail par contrat d'entedettement et 1600 enfants sont impliqués.

Il est pratiquement impossible de sortir de l'impasse dans laquelle sont plongées les familles ayant signé un contrat de travail par endettement nommé ici "Bonded Labour". Les enfants héritent de la situation d'esclavage de leurs parents et la donneront ensuite en héritage à leurs enfants. Quelques génerations devront ainsi travailler pour une usine de riz indienne.

Ces familles proviennent de milieux ruraux ou de tribus. Ne trouvant aucun emploi dans le milieu de l'agriculture qui subit une grave crise en Inde du Sud, ces familles n'ont d'autres choix que d'émigrer vers les grandes villes et de travailler par exemple pour une usine de riz. Endettées, ces pauvres familles signent un contrat leur donnant accès à un prêt d'argent important dont le taux d'intérêt de remboursement leur est inconnu. Generalement, ces gens sont illettrés et donc, signent un contrat à l'aveuglette. Pour ceux qui savent lire ils signeront le contrat sans avoir eu connaissance du taux d'intérêt; ce dernier étant caché.

Le taux d'intérêt atteint des proportions pouvant aller jusqu'a 1000%. Compte tenu de leur bas salaire, les employés se retrouvent dans l'impossibilité de rembouser leur dette. En un mois, une famille composé de quatre travailleurs gagne entre 2 000 et 3 000 roupies (entre 45 et 70 $US). Ils travaillent de 14 à 18 heures par jour, sept jours sur sept, durant 9 mois par année. Les trois autres mois représentent la saison morte pour l'industrie du riz; il n'y a pas de travail, ni de salaire. Durant ces trois mois, les employés ne sont pas autorisés à sortir du camp de travail, à aller voir leur famille où à se chercher un autre emploi. Ainsi, leur dette s'accumule.

Leur dette s'accumule tellement qu'elles sont impossibles à rembourser de leur vivant, elles seront transmises à la generation future qui n'a d'ailleurs pas perdu de temps pour commencer à travailler. Sur les 816 enfants qui vivent dans ce milieu, 68% d'entres eux travaillent et ne vont pas à l'ecole. La majorité de ces enfants travaillent de nuit pour être à l'abri des inspecteurs gouvernementaux et des médias. On estime que lorsque les enfants, ayant grandi dans cet environnement sans avoir frequenté l'ecole, atteignent l'age de 7-8 ou 9 ans, ils sont inadaptés socialement et mentalement à l'ecole et n'ont aucune chance de se sortir de ce milieu.

Sera-t-il possible un jour de mettre fin à cette forme d'esclavagisme? Les patrons de l'usine de riz ont pris toutes les mesures pour que la reponse à cette question soit négative, c'est pourquoi il y a actuellement 201 usines de riz en Inde et 20 nouvelles usines se rajouttent à la liste chaque annee. L'usine et les habitations des travailleurs se trouvent au centre d'une grande forteresse. On dirait une prison où il est aussi difficile d'entrer que de sortir. Est-ce que le gouvernement ouvrira les yeux sur une industrie qui sait si bien masquer ses vices et qui collabore avec la mafia indienne?

Genevieve

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