L'espoir de Jeeva Jyothi : portrait d'une ONG unique !

 

Les portes du Don Bosco Institute of Contemporary Arts s'ouvrent sur un vaste jardin cerclé de hauts batiments clairs au sein desquels sont protégés et diffusés les arts folkloriques de l'Etat du Tamil Nadu. C'est dans ce havre de calme au coeur de l'éreintante ville de Chennai que se tenait aujourd'hui la réunion trimestrielle des travailleurs sociaux de Jeeva Jyothi, nous offrant l'occasion de pénétrer dans l'intimité de cette association à part dans le vaste panorama des ONG indiennes. Ces rencontres constituent toujours un moyen privilegié pour échanger les difficultés que chaque travailleur social rencontre sur le terrain et renforcer la cohésion du groupe, une demarche d'autant plus fondamentale que ses membres travaillent quotidiennement seuls ou en binome dans leurs zones d'affectation et entrent donc trés peu en contact les uns avec les autres. Mais elles sont avant tout pour M.Susai Raj, le directeur de Jeeva Jyothi, le moyen de rappeler à son équipe le chemin parcouru, de lui faire partager ses projets, de la former mais surtout de lui inculquer la philosophie qui présida à la fondation de Jeeva Jyothi et qui se doit d'imprégner chacune de leurs actions.


Une évolution rapide

Jeeva Jyothi fut créee en décembre 1994 en tant que centre d'Education Non Formelle basé dans le village de Kosapur.
Dès 1997, l'association décidait d'étendre son implantation déjà étendue dans les quartiers urbains du Nord-Ouest de Chennai à des zones rurales environnantes. Son action se centrait alors sur de vastes campagnes d'enrolement des enfants à l'école, sur la délivrance de cours du soir pour les enfants scolarisés et de cours d'Education Non Formelle pour les enfants au travail. Cependant, après cinq ans d'existence, elle dut faire le constat que l'aide qu'elle apportait aux enfants était insuffisante pour assurer un développement durable de leur qualité de vie et devrait etre inlassablement repetée pour chaque géneration si la population continuait de souffrir des memes maux. Plus encore que les conditions économiques et matérielles, c'était tout un ensemble de mentalités, d'habitudes et de pratiques qui étaient à changer. Elle decida alors d'élargir son action à la communauté dans son ensemble par l'intermédiaire de ses deux élements les plus réceptifs au changement : les femmes et les jeunes.
Elle initia ainsi des clubs d'enfants, de femmes et de jeunes afin qu'eux memes se donnent les moyens d'avancer vers un développement indépendant d'un constant secours exterieur.
En avril 2000, elle fonda par ailleurs un foyer d'accueil pour enfants abandonnés, vivant dans la rue ou issus de familles éclatées incapables de prendre en charge leurs besoins élementaires. Ce foyer accueille désormais 25 enfants agés de 6 à 15 ans et qui ont pu, grace à l'ONG, retrouver un climat stable et chaleureux et emprunter pour la première fois les chemins de l'école.

Jeeva Jyothi est aujourd'hui implantée dans 28 quartiers, emploie 36 travailleurs sociaux constamment sur le terrain et étend le spectre de ses activités en vertu de sa ligne de toujours : aider les enfants qui souffrent, qu'ils vivent dans la rue ou dans un foyer inhospitalier, qu'ils soient au travail ou errant loin des bancs de l'école, qu'ils aient hérité du semi-esclavage de leurs parents ou béneficient d'une liberté dont la précarité les empechent de profiter.
Cependant, ce qui fait la si grande particularité de l'association est qu'elle ne se contente pas de secourir mais s'attaque également aux racines du mal qui rend nécessaire son action : la paupérisation, les traditions néfastes et l'ignorance. Et ce afin que les conditions matérielles et les mentalités évoluent pour que ces enfants puissent étudier et s'épanouir, enclenchant ainsi un cercle vertueux qui profitera à leurs propres enfants.
Cette approche est profondément novatrice car elle s'appuie sur l'ensemble de la communauté afin qu'elle trouve elle-meme des solutions durables aux problèmes de ses enfants.
Le processus étant en cours, cela se traduit par une structure duale de Jeeva Jyothi : d'une part, son action directe auprès des enfants et d'autre part son influence auprès de l'entourage de l'enfant pour remodeler le fonctionnement de la communauté dans son ensemble.


Les actions directes auprès des enfants

Son principal pole d'action à l'egard des enfants repose sur l'éducation. Elle est ainsi parvenue à scolariser depuis sa création 1200 enfants dont les deux tiers profitent en parallèle de ses cours du soir qui ont pour finalité première de susciter le gout d'apprendre et d'éviter l'échec scolaire poussant bien des enfants à abandonner l'école au profit du travail ou de l'errance.
D'autre part, il arrive fréquemment que la situation financière de la famille rende le travail de l'enfant indispensable ou que l'enfant, s'étant habitué à posséder l'argent de son travail, refuse de reprendre le chemin de l'école.
Pour eux et pour les enfants des rues qui doivent travailler pour survivre, Jeeva Jyothi a mis en place des cours d'Education Non Formelle qu'elle décrit comme "des ponts lancés entre les enfants des rues, au travail ou ayant renoncé au système scolaire et le reste de la société". Les 372 enfants qui en bénéficient apprennent ainsi les rudiments de la lecture et de l'écriture, deux heures chaque soir pour ne pas gener leur travail.
Mais l'ambition sous-jacente de l'ONG est de leur redonner ainsi le gout d'apprendre qui les redirigera tout naturellement vers l'école traditionnelle.

Cependant, en menant ces projets reservés aux enfants en age d'etre scolarisés, Jeeva Jyothi s'est apercu que, dans les familles aux situations les plus précaires, les enfants en bas age étaient totalement délaissés et présentaient donc d'importants retards d'éveil et de développement intellectuel. D'autres situations montraient que certains enfants n'allaient pas à l'école car ils étaient responsables de leur petit frère ou petite soeur dont ils devaient s'occuper.
Pour donner à ces tout petits l'attention qu'ils méritent et éviter qu'avant meme l'entrée à l'ecole l'inégalite des chances n'imprime sur eux sa marque, l'association a fondé dans ses quartiers des crèches accueillant tous les enfants de 3 à 5 ans.
Il est noter que la mise en place de ces crèches et des cours d'Education Non Formelle revet une dimension toute particulière dans le quartier de Red Hills où sont concentrées les usines de riz de Chennai. Les familles qui y travaillent se sont vu offrir le réglement immediat de leurs dettes en échange de leur signature au bas d'un contrat d'endettement qui les lie à l'usine pour des générations entières en vertu d'un taux d'intéret si usuraire qu'il rend le remboursement impossible. (en savoir plus...)
Dans ce contexte d'esclavage moderne, les enfants n'ont d'autre choix que de travailler dès l'enfance pour partager le fardeau de la dette parentale.
Les services proposés par Jeeva Jyothi constituent alors un effort supplémentaire pour lutter contre l'esclavage et le travail des enfants en leur donnant les outils de la lutte contre leurs usuriers ; l'alphabétisation et la connaissance de leurs droits.

Si l'education demeure la priorité de l'association, elle ne limite cependant pas là son action auprès des enfants les plus menacés. Elle a ainsi mis en place une permanence à la gare du quartier de Perambur par où transitent la majorité des enfants fugueurs venus vivre dans les rues de Chennai. Elle agit ainsi en prévention, étudiant au cas par cas la possibilité d'une réintégration au foyer familial après dialogue avec la famille ou, le cas écheant, le placement dans les centres d'accueil specialisés de la ville. Elle approche également par des jeux les enfants des rues pour tenter de les convaincre de se rendre dans ces foyers ou du moins d'assister aux cours d'Education Non Formelle qui leur permettront peut etre d'échapper aux dangers de la rue.
D'autre part, elle met périodiquement en place des 'camps médicaux' reservés aux mères et à leurs enfants pour soigner et informer sur l'hygiène, les soins, le dépistage des maladies et l'accès aux soins.
Enfin, consciente que le bonheur de l'enfant ne passe pas uniquement par sa scolarisation mais aussi par son épanouissement intellectuel et corporel, par l'art et le jeu, Jeeva Jyothi a crée une dizaine de bibliothèques (chacune étant dotée d'une cinquantaine de livres) et mis en place des 'camps d'arts créatifs' où les enfants dansent, peignent ou écrivent.

Néanmoins, pour batir le futur de ces enfants, Jeeva Jyothi ne se contente pas d'agir auprès d'eux. Pour permettre leur épanouissement et leur réussite, elle s'imisce également dans leur entourage : elle développe ainsi progressivement des programmes de lutte contre l'illetrisme pour les femmes afin que les mères puissent s'impliquer dans la scolarité de leurs enfants.
Elle organise également des réunions avec les parents pour leur faire comprendre l'importance de l'école et les inciter à y inscrire leurs enfants en dépit des difficultés financières ou des réticences des enfants eux-memes. Pour les parents dont les enfants sont scolarisés, ces rencontres permettent de faire un suivi de l'enfant, de ses progrès à l'école ou de ses réussites dans le club, luttant ainsi contre le désinteret et l'indifférence qui poussent de trop nombreux enfants à la fugue.
Enfin, toujours dans l'optique d'améliorer le bien-etre de l'enfant et de lutter contre l'échec scolaire et la descolarisation, Jeeva Jyothi organise des rencontres avec les professeurs pour leur faire prendre conscience des difficultés particulières des enfants issus de milieux défavorisés et les faire participer aux progrès des campagnes d'enrolement à l'école.
Mais un autre motif, beaucoup plus délicat et inavoué, sous-tend l'organisation de ces échanges : le besoin de parler du comportement des enseignants eux-memes.
Il est en effet encore trés fréquent de voir les enfants pauvres quitter irrémediablement l'école en raison des mauvais traitements physiques, des vexations psychologiques ou des railleries constantes de leurs maitres du fait de leurs résultats, de leurs capacités intellectuelles ou meme de l'état de leur uniforme. Les travailleurs sociaux tentent alors de faire évoluer les mentalités de ces professeurs, de leur faire prendre conscience de leur attitude si contraire aux droits de l'enfant.
Ces démarches sont cependant difficiles car les enseignants qui acceptent de prendre part à ces reunions sont souvent les plus conscients de ces problèmes.


Les actions auprès de l'ensemble de la communauté

Enfin, le second grand pole d'action de Jeeva Jyothi consiste en ses 'groupes de développement par la communauté' , ("Self-aid program" ) par lesquelles elle vise à améliorer de facon indirecte et durable la situation des enfants.
L'ambition qui a présidé à la mise en place des groupes de femmes était ainsi double : d'une part, ces groupes permettent aux femmes d'apprendre les réflexes de l'épargne et d'accumuler leurs economies sur un compte en banque. Elles acquièrent ainsi plus de poids auprès des banques et des instances étatiques pour obtenir des prets, peuvent s'octroyer des prets entre membres du groupe et financer leurs projets. L'objectif est qu'elles fondent grace à cette épargne des micro-industries qui apporteront à leur ménage un revenu supplementaire rendant superflu le travail des enfants ou le financement de leur scolarité par des ONG. Des coopératives vendant de la poudre de curry, des bougies, des tissus, des fleurs, des légumes ou des snacks ont ainsi été mis en place depuis deux ans.
Mais Jeeva Jyothi avait également pour ambition en créant ces groupes de permettre aux femmes de se retrouver, de s'émanciper de la tutelle de la société patriarcale qui les relègue à un rang secondaire. C'est là encore la preuve du caractère novateur de l'association qui s'attaque aux tabous d'une société figée par une tradition discriminante et misogyne.
Jeeva Jyothi a également mis en place des clubs d'enfants au sein desquels ils apprennent l'épargne, les pratiques démocratiques et la valeur de leurs droits. L'idée est alors, au-delà de l'instruction, de fonder des citoyens responsables aptes à faire des choix et à enseigner à leur tour à leurs enfants l'importance de l'école et des droits de l'enfant.
Enfin, pour améliorer la qualité de vie de l'ensemble de la communauté et donc l'environnement dans lequel evoluent les enfants, l'ONG a mis en place des Local Monitoring Committees regroupant les jeunes hommes du quartier n'exerçant pas d'activité professionnelle à temps plein et acceptant de mettre leur temps libre au service de la communauté. Ils y parlent des problèmes du quartier, assurent le nettoyage des rues, construisent des réservoirs qui permettront à tous d'etre approvisionnés en eau potable ou plantent des fleurs pour égayer un peu la misère des maisons de pailles et de bois entourées de déchets.

Les projets de l'ONG sont encore dans une phase transitoire ce qui explique la structure duale de son organisation et sa supervision constante de ses 'groupes de developpement par la communauté'. Son objectif est cependant qu'à terme ces derniers prennent en charge le volet éducationnel de son action ; que les groupes de femmes organisent les cours du soir et mènent en personne les campagnes de scolarisation, qu'elles recrutent des bénévoles pour seconder les professeurs de Jeeva Jyothi dans les crèches et dans les cours d'Education Non Formelle, qu'elles animent les clubs d'enfants...
L'ambition ultime est claire : qu'à terme dans ces quartiers nul n'ait plus besoin d'elle.


Les valeurs et l'ambition de Jeeva Jyothi

Jeeva Jyothi peut donc se lire comme ce vaste édifice de projets interconnectés qui, idéalement, fonctionneront un jour en cercle clos indépendemment de l'association qui les a initiés. Mais comme le rappelle Susai Raj haranguant ses troupes depuis l'estrade du Don Bosco Institute of Contemporary Arts, l'association est avant tout une philosophie, un état d'esprit qui se doit de transparaitre dans le comportement des travailleurs sur le terrain. Ses valeurs sont universellement proclamées : l'amour, la fraternité, les droits des enfants et le respect de l'environnement. Mais lui les met en pratique. Il a ainsi fondé une manufacture de papier recycle fait main qui recycle des déchets de papier et de coton et promet des débouchés aux enfants du foyer de Jeeva Jyothi.
Cependant, plus encore que ces valeurs fondatrices de la discipline, de la responsabilité et de la charité qu'il martèle dans chacun de ses discours, ce qui en fait un homme à part, c'est l'esprit profondement égalitaire qu'il a su insufler à Jeeva Jyothi : son idéal s'incarne dans l'instauration d'une société sans discrimination de sexe, de caste ni de religion. Il renverse ainsi les tabous d'une société indienne où le statut de la femme demeure trés dévalorisé, où les mariages intercastes sont encore rares et où les plaies des conflits religieux de l'indépendence semblent avoir du mal à se refermer.
Son ambition est que les enfants cessent d'etre victimes de toutes ces formes d'exploitation qui leur volent leur enfance : le travail, les mauvais traitements et les abus, le manque de soin et l'abandon. Mais par ces enfants, ce qu'il reve d'atteindre demeure le changement des moeurs et des esprits par l'éducation et la responsabilisation de tous. C'est la raison pour laquelle Jeeva Jyothi a étendu la constitution de groupes de femmes dans des quartiers aux populations moins fragilisées ; pour changer la place des femmes et leur vision de leur condition et de celle de leurs enfants dans la société.
'Eveiller les consciences' est egalement l'idéal qui pousse l'ONG à organiser des manifestations à l'occasion des journées internationales de l'enfance, de la femme ou de la lutte contre l'illetrisme et à prendre part à des forums ayant une audience mondiale tels Child Workers Asia, Human rights foundation ou le Child rights forum.

Mais rien n'incarne mieux la philosophie de Jeeva Jyothi que la vie de deux de ses membres phares, son fondateur Susai Raj et celui qui constitue le meilleur ambassadeur de l'association a l'étranger en accueillant ses bénevoles, Deva ….. Laissons les parler d'elles-memes, tout simplement, elles vous expliqueront bien mieux que mes mots l'espoir que représente Jeeva Jyothi dans une société indienne encore cadenassée et discriminante.
Susai Raj a grandi dans la rue, comme les enfants qu'il accueille aujourd'hui. Il a connu le travail pendant l'enfance et c'est par son engagement politique constant qu'il est parvenu à la situation de confort materiel et de reconnaissance sociale qui est la sienne aujourd'hui. Depuis l'adolescence, il s'est battu pour faire reconnaitre les droits des travailleurs et de la personne humaine à ses employeurs, un engagement qui lui couta trois années d'emprisonnement et la confiance de son parti qui l'envoya à l'etranger pour parler de qu'il avait vécu en tant qu'enfant des rues et des droits de l'homme tels qu'ils étaient respectés en Inde. Il se maria par amour. Sa fille fit de meme et le prétendant n'aurait plus eu droit de visite s'il avait eu l'audace de demander une dot.
Susai Raj est né chrétien mais a renié depuis longtemps son appartenance à une seule religion. Il parle de spiritualité et n'est pas sans rappeler les précurseurs de la Societé Théosophique qui s'installèrent à Chennai au XIXe siècle pour poursuivre leur quete de la religion supérieure qui unifiera toute les croyances car Dieu est le meme pour tous. Et ses convictions se retrouvent dans Jeeva Jyothi qu'il a voulu intrinsèquement laique, une exception dans le panorama des ONG indiennes majoritairement confessionnelles.
Deva, quant à lui, a decidé d'opter pour la voie cléricale lorsqu'il avait 15 ans. Il faut, dans l'Ordre espagnol auquel il appartenait, étudier pendant 15 années avant d'etre ordonne pretre. Il en acheva 14 durant lesquelles il partit enseigner la lecture, l'écriture et l'anglais aux populations tribales de la jungle bordant Calcutta. Il renonça à l'ordination car il savait que le fait d'etre pretre serait un obstacle dans la mise en oeuvre des projets de développement dont les populations hindoues et musulmanes ont elles aussi tant besoin. Il choisit de devenir travailleur social pour ne pas avoir à cesser son travail le soir venu car les règles de son Ordre veulent que les portes du séminaire se ferment à 18h.
Deva travaille donc, presque fanatiquement, chaque jour, chaque soir, profitant des dimanches où il ne se rend pas sur le terrain pour donner des cours de cette danse folklorique qu'il aime tant aux enfants défavorisés de Chennai. Il aimait une cadette, la famille lui proposa sans compromission un mariage arrangé avec l'ainée. Il ne laisse rien paraitre de l'effort qu'a du représenter le choix de ne jamais s'unir à personne, ni à Dieu ni à la femme qu'il aimait. Mais Deva n'est pas homme à revenir sur ses décisions. Il veut adopter une petite fille, pour son sourire et pour le symbole que cela représente dans une société indienne où l'infanticide et l'avortement selectif sont encore en vigueur. Je suis sur qu'il sait qu'il est en lui-meme un symbole, refusant la voie cléricale qu'on lui avait tracée, les conventions d'un mariage sans amour, la norme de fonder famille, le scandale de l'homme seul adoptant une fille. C'est lui peut-etre, plus encore que Susai Raj qui incarne Jeeva Jyothi, par le sourire qu'il fait monter aux lèvres des enfants qui s'accrochent à chacun de ses pas, et par ses apostrophes parfois brutales aux parents dont les enfants sont dans les rues. Lui ne cherche plus comme Susai Raj de spiritualité transcendent les religions. Il les nie en bloc car il sait qu'elles sont porteuses de bien des maux de l'Inde. Et ce sont ses mots qui résument le mieux tout l'espoir qu'il nous faut fonder en Jeeva Jyothi : "Apprenons à nos enfants à croire en l'homme, pas en un Dieu qui les divise".


Anne-Lise