Le programme de parrainage avance

 

De retour de Mysore, je me jette sur les dossiers d’Uma. Mais il faut rapidement se rendre a l’évidence : il manque de nombreux fichiers et les informations sont assez anciennes, sans compter ceux qui sont entièrement en tamil. Lawrence me propose de m’aider à les traduire. Lui aussi est assez perplexe devant l’état des fichiers. Uma nous explique qu’elle est en train de refaire des études de cas mais pour l’instant elle n’en a écrit que trois et ne semble pas pressée de continuer. Lawrence décide de prendre les choses en main et il me propose de commencer à rencontrer les enfants individuellement dès le soir même. Evidemment j’accepte : les choses commencent enfin à bouger. Nos interviews se déroulent tous les soirs après le repas, Nous rencontrons deux enfants par soir. Chaque interview dure entre 30 et 45 minutes et Lawrence assure la traduction. Nous parlons de tout : de leur état civil, des raisons de leur venue à Jeeva Jyothi, de leurs objectifs dans la vie, de leurs hobbies ou de leurs suggestions pour améliorer leur vie quotidienne à Jeeva Jyothi (certains regorgent d’idées) et de leurs amis dans le foyer. Je rédige d’abord en anglais pour donner la fiche à Uma puis en français pour le programme de parrainage.

Je pense aussi avoir trouvé le moyen de maintenir le parrainage a flot. Susai Raj a donné son accord pour les lettres. De plus, ils ont une publication biannuelle, Child Voice, qui reprend des infos sur Jeeva Jyothi et le foyer. Uma écrit aussi un rapport mensuel. Je pense qu’avec ces différentes sources, je pourrais essayer d’écrire un petit bulletin deux ou trois fois par an. J’espère juste qu’ils me les enverront régulièrement.

Enfin si je suis assez confiante pour le programme de parrainage, je le suis beaucoup moins en ce qui concerne le commerce équitable. J’en ai parlé avec Susai Raj. Il m’a surtout parlé de leur procédure d’adhésion à l’IFAT (the International Fair Trade Association) qui traîne depuis deux ans et pour laquelle il leur manque une lettre de recommandation d’un membre de l’IFAT en Inde. Ils en ont fait la demande il y a 6 mois à une entreprise qui les fait attendre depuis.  Ils n’ont entrepris aucune autre démarche. Il me demande de l’aider à boucler ce dossier. Pas de problèmes : écrire des mails a des membres de l’IFAT ne me semble pas insurmontable. Dès le lendemain, Uma calme mon enthousiasme : il faut d’abord parler a Thina qui s’occupait du dossier puis à Clements en charge de l’unité de papier fait main. Enfin, avant de faire quoique ce soit, on en reparlera à Susai Raj. L’attente commence. Evidemment nous ne parlâmes jamais a personne (Clements ne se montrant pas) et au bout de quelques jours, Uma me dit que tout était réglé et que je n’avais plus à m’en soucier. J’ai quelques doutes sur la question mais je préfère laisser tomber. Je pense qu’ils sont loin d’avoir compris le concept du commerce équitable, ce qui est très dommage car ce serait une mine d’or pour eux avec leur unité de production. Enfin, je ne suis pas assez calée en commerce équitable et je n’ai pas le courage de me lancer dans une telle croisade. Le parrainage et les enfants m’occupent bien assez. Je laisse ça à un de mes successeurs.