Journée dans les Red Hills

C’est ma seconde visite sur le terrain. Nous partons vers 11h avec Uma, qui s’occupe des enfants administrativement, et Lawrence. Nous prenons 3 ou 4 rickshaws avant d’arriver aux Red Hills. Le paysage est assez déprimé. Nous marchons sous le soleil brûlant pendant une dizaine de minutes avant d’atteindre le bureau de Jeeva Jyothi implanté dans les Red Hills. Nous sommes pris en charge par la femme qui s’occupe des projets dans les rice mills (usines de riz). Nous commençons par faire le tour des écoles que Jeeva Jyothi a mis en place pour les enfants des travailleurs des rice mills qui ont accepté que leurs enfants quittent l’usine afin de recevoir une éducation.

La première école accueille des enfants de 1 à 5 ans. Bien que très pauvre, l’école est assez propre et joliment décorée. Les deux institutrices sont jeunes et ont l’air très motivées. Puis nous nous rendons dans une seconde école. Notre impression est nettement plus négative. L’unique pièce de l’école est sombre, sale et les murs sont nus. Rien qui puisse suggérer que nous nous trouvons dans une école si ce n’est la présence d’une dizaine d’enfants de 10 à 16 ans.

Après ces deux premières visites, nous allons dans les rice mills. On me prévient de ne surtout pas prendre des photos. Les propriétaires des rice mills n’aiment pas les visites et encore moins les étrangers. Ils craignent les scandales que pourraient provoquer la parution dans la presse de photos d’enfants travaillant dans leurs usines. Dans l’usine de riz, adultes et enfants travaillent à trier le riz sous le soleil brûlant. Au fond de l’usine sont alignées une série de petites pièces de moins de 10 mètres carrés chacune. C’est là que vivent les travailleurs. Chaque famille a sa pièce. Uma et la travailleuse sociale de Jeeva Jyothi interrogent les hommes et femmes sur leurs éventuels problèmes de santé. Il ressort assez vite de la conversation qu’ils préfèrent nier tout problème et évitent de se rendre aux camps médicaux organisés dans les environs, sans se rendre compte qu’un problème bénin peut devenir réellement dangereux s’il n’est pas soigné. Nous visitons une seconde usine. Les travailleurs ont fini leur journée, les femmes cuisinent devant leur porte et les enfants se baignent dans un grand bassin d’eau croupie. Les discussions portent une nouvelle fois sur les problèmes de santé, même constatation que lors de la première visite.  

A la fin de la journée, nous retournons dans la première école que nous avons visitée. Comme chaque mardi une séance d’éveil aux questions de santé a lieu pour les adolescentes issues des rice mills. Celles-ci arrivent en petits groupes. Au final, elles sont une vingtaine. Uma, en tant qu’invitée, assure la formation aujourd’hui. Le sujet porte sur les menstruations et les problèmes qui y sont liés. Le cours commence par une petite interrogation orale sur les connaissances des jeunes filles. Puis Uma entame un cours complet avec schémas à l’appui. A 18h nous repartons pour Perambur, complètement fourbus après cette journée intense de marches et de visites dans la fournaise des Red Hills.