Samedi 30 aout 2003 : Le 1er "ADVISORY BOARD" de Jeeva Jyothi

Le week-end s'est passé tranquillement et je suis prête à entamer une nouvelle semaine, plus en forme que la précédente, et dans la perspective de changer un peu d'air en me rendant chez Enedsa pour quelques jours dès le milieu de la semaine prochaine. J'ai aussi eu la chance de recevoir un peu de reconfort de la part de mon Homme et de mes parents qui m'ont télephoné pour me remonter un peu le moral et me parler un peu de leurs vies…

Samedi après-midi, il y a eu une réunion à Jeeva Jyothi, un "advisory board", à laquelle participaient le directeur, Deva, un travailleur social de JJ, un comptable du Loyola College, le medecin du centre et un représentant d'une association pour les droits des enfants. Après une brève présentation de l'ONG et de ses activités, nous avons regardé un petit film sur la vie des enfants dans les usines de riz. C'était intéressant mais je trouve que la musique de fond faisait vraiment trop mélodramatique…
Certes le contexte y est pour beaucoup mais les images parlent d'elles-même et la musique est parfois dérangeante et empêche les émotions de passer.
Ensuite, nous nous sommes réunis en cercle afin de "partager"… En fait, cette réunion était une sorte d'audit dans le but de mettre au jour les problèmes rencontrés par JJ et éventuellement d'apporter des solutions. C'était la 1ère fois que Susai Raj organisait ce type de réunion et on le sentait assez tendu, ne sachant pas par où commencer ; effectivement, de l'avis de tous, il manquait indéniablement un théme précis à cette reunion. Une des personnes présentes a parfaitement résumé la situation en disant que la discussion n'avait ni queue ni tete et qu'on ne savait pas exactement ce que le directeur attendait de ce meeting. Susai a repondu qu'en effet, cette réunion était la 1ère qu'il organisait et qu'il attendait justement de se rendre compte par lui-même de la tournure que devait prendre ce genre de rencontres.
Il n'est donc pas ressorti grand chose de cette longue discussion, si ce n'est le problème de coordination entre les différentes ONG présentes à Chennai ; ainsi JJ a trés peu de contacts avec des ONG ayant le même type de missions et souhaite dorénavant créer des partenariats afin de soulever les problèmes rencontrés et les solutions apportées par chacun, afin aussi d'avoir un peu plus de poid face au gouvernement.
La 2e chose qui a été mise en avant est le problème financier rencontré par l'ensemble des organisations comme JJ ; le comptable du Loyola College s'est montré trés virulent face aux budgets accordés par l'étranger… Il estime pour sa part que l'ensemble des organisations devrait être autonome financièrement afin d'avoir une véritable indépendance dans leurs orientations et leurs projets, ce qui selon lui n'est pas vraiment le cas aujourd'hui. Un des travailleurs sociaux de JJ, qui travaille parallèlement dans une autre structure, lui a repondu à juste titre que son souhait tenait véritablement de l'utopie et que les ONG ne pouvaient se passer d'aides étrangères ; il a en outre ajouté qu'il ne pensait pas réellement que ces financements interferaient dans la prise de décisions des dirigeants. Susai Raj m'a ensuite demandé mon opinion, mais je n'avais rien à ajouter, d'autant plus que je n'ai pas pu encore apprécier les difficultés rencontrées par l'ONG sur le terrain. Et qu'en matière de solutions sur ces problèmes, je n'ai pas une grande experience.

Emilie