Le week-end s'est
passé tranquillement et je suis prête à entamer une nouvelle
semaine, plus en forme que la précédente, et dans la perspective
de changer un peu d'air en me rendant chez Enedsa pour quelques jours
dès le milieu de la semaine prochaine. J'ai aussi eu la chance
de recevoir un peu de reconfort de la part de mon Homme et de mes parents
qui m'ont télephoné pour me remonter un peu le moral et
me parler un peu de leurs vies…
Samedi après-midi,
il y a eu une réunion à Jeeva Jyothi, un "advisory board",
à laquelle participaient le directeur, Deva, un travailleur social
de JJ, un comptable du Loyola College, le medecin du centre et un représentant
d'une association pour les droits des enfants. Après une brève
présentation de l'ONG et de ses activités, nous avons regardé
un petit film sur la vie des enfants dans les usines de riz. C'était
intéressant mais je trouve que la musique de fond faisait vraiment
trop mélodramatique…
Certes le contexte y est pour beaucoup mais les images parlent d'elles-même
et la musique est parfois dérangeante et empêche les émotions
de passer.
Ensuite, nous nous sommes réunis en cercle afin de "partager"…
En fait, cette réunion était une sorte d'audit dans le but
de mettre au jour les problèmes rencontrés par JJ et éventuellement
d'apporter des solutions. C'était la 1ère fois que Susai
Raj organisait ce type de réunion et on le sentait assez tendu,
ne sachant pas par où commencer ; effectivement, de l'avis de tous,
il manquait indéniablement un théme précis à cette
reunion. Une des personnes présentes a parfaitement résumé
la situation en disant que la discussion n'avait ni queue ni tete et qu'on
ne savait pas exactement ce que le directeur attendait de ce meeting.
Susai a repondu qu'en effet, cette réunion était la 1ère
qu'il organisait et qu'il attendait justement de se rendre compte par
lui-même de la tournure que devait prendre ce genre de rencontres.
Il n'est donc pas ressorti grand chose de cette longue discussion, si
ce n'est le problème de coordination entre les différentes
ONG présentes à Chennai ; ainsi JJ a trés peu de
contacts avec des ONG ayant le même type de missions et souhaite
dorénavant créer des partenariats afin de soulever les problèmes
rencontrés et les solutions apportées par chacun, afin aussi
d'avoir un peu plus de poid face au gouvernement.
La 2e chose qui a été mise en avant est le problème
financier rencontré par l'ensemble des organisations comme JJ ;
le comptable du Loyola College s'est montré trés virulent
face aux budgets accordés par l'étranger… Il estime pour
sa part que l'ensemble des organisations devrait être autonome financièrement
afin d'avoir une véritable indépendance dans leurs orientations
et leurs projets, ce qui selon lui n'est pas vraiment le cas aujourd'hui.
Un des travailleurs sociaux de JJ, qui travaille parallèlement
dans une autre structure, lui a repondu à juste titre que son souhait
tenait véritablement de l'utopie et que les ONG ne pouvaient se
passer d'aides étrangères ; il a en outre ajouté
qu'il ne pensait pas réellement que ces financements interferaient
dans la prise de décisions des dirigeants. Susai Raj m'a ensuite
demandé mon opinion, mais je n'avais rien à ajouter, d'autant
plus que je n'ai pas pu encore apprécier les difficultés
rencontrées par l'ONG sur le terrain. Et qu'en matière de
solutions sur ces problèmes, je n'ai pas une grande experience.
Emilie
|