Comme j'en avais convenu
avec Baskar (et pas Pascal…), je suis retournée dans le centre
d'éducation non formelle de Gandhi Nagari, dans les Red Hills.
Je me suis donc rendue à pied de Jeeva Jyothi à Moolakalai
pour prendre le bus vers 15h30 : il faisait trés chaud et je commencais
à sentir mes vêtements coller à ma peau… Heureusement,
j'emporte toujours avec moi ma précieuse bouteille d'eau qui se
vide extrèmement vite ! Quand le bus est arrivé, tout le
monde s'est precipité pour avoir une place assise, moi compris,
et de préférence à coté du contrôleur
pour qu'il m'indique l'arrêt où descendre. Et puis, nous
sommes partis…
Habituellement il
faut compter une bonne demi-heure pour atteindre les Red Hills, mais aujourd'hui,
ça a été assez galère tellement il y avait
du trafic ! En fait, ils construisent actuellement une nouvelle route
et les travaux font des embouteillages monstres ; alors chacun fait comme
il peut, on roule à droite, on roule à gauche, on roule
au milieu, on roule sur le bas-coté, bref il y en a pour tous les
goûts !!!
Finalement au bout d'une bonne heure de route, je suis arrivée
à l'arrêt des Red Hills sans encombre ; j'ai ensuite cherché
un auto-rickshaw pour aller jusqu'au bureau de Baskar.
Le chauffeur commence
par me dire 100 roupies, alors que Baskar m'avait dit que les prix tournaient
autour de 15 à 20 roupies !!! Encore un qui croyait m'avoir… Quand
je lui ai dit qu'il était fou, il a vite compris et a tout de suite
baissé à 20, comme quoi ! Et me voila en train de discuter
dans le bureau de Baskar où il faisait une chaleur atroce, le ventilateur
ne fonctionnant pas à cause d'une panne de courant.
Au bout de ¾ d'heure,
on s'est finalement rendu à Gandhi Nagari, dans l'usine de riz
où se tiennent les cours d'éducation non formelle. Je ne
sais pas si Baskar a des vues sur la jolie maitresse du centre, Anbarasi,
mais il a mis plus de 20 minutes à se preparer…
La classe se fait dans l'usine de riz du quartier mais accueille des enfants
des usines de riz avoisinantes ; les élèves sont assis à
meme le sol, à l'extérieur, à l'entrée de l'usine
et font face à la maitresse qu'ils écoutent attentivement…
jusqu'à notre arrivée ! Je voulais me rendre de nouveau
dans cette usine afin d'assister à la classe, de loin, sans que
les enfants ne soient gênés par ma presence ; malheureusement
la communication est mal passée puisque Baskar m'a dit que c'était
à moi de faire la classe !!!
Quand on s'est finalement compris, Anbarasi, la maitresse tout de rose
vêtue, a fait une petit leçon de mathématiques d'environ
5 minutes : apparemment elle avait l'air un peu gênée, comme
si elle croyait que je la jugeait, ce qui avec le recul me semble une
réaction tout a fait normale. Elle a donc laissé les enfants
s'exprimer, et tour à tour, ils m'ont récité en tamil,
bien entendu, des strophes de 20 lignes maximum destinées, à
ce que j'ai compris, à développer la mémoire : des
petits poèmes, ou des calembours peut-etre, comme on en apprend
à l'école. C'était vraiment trop mignon !
Ensuite, comme aujourd'hui était un jour de fête, par ma
présence, ils ont sorti la sono pour que les enfants puissent me
montrer leurs talents de danseurs… A ce niveau là, les garcons
sont beaucoup moins timides que les filles ! En revanche, les garcons
et les filles ne dansent pas ensemble et pas sur les mêmes musiques
: les premiers dansent sur des paroles chantées par les hommes,
et les secondes par les femmes. C'est quand ils se sont tous levés
que je me suis rendue compte que l'on distinguait nettement les enfants
qui allaient à l'ecole de ceux qui travaillaient toute la journée
: les enfants dont les parents peuvent se dispenser l'aide sont correctement
vêtus tandis que les autres ont des vêtements usés,
troués et de mauvaise qualité… Enfin, ça ne les a
pas empêché de s'amuser ! Ils avaient l'air vraiment heureux
!
Et pendant qu'ils
dansaient, les hommes passaient entre eux et moi, chargés de sac
de riz pesant 100kg pour charger le camion qui attendait à l'entrée…
Emilie
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