Mardi 26 août : Des rencontres

Bonjour à tous et bienvenue à Madras, en direct de Jeeva Jyothi.

Aujourd'hui a été une journée plutot bien chargée, comparé à ce que j'ai pu faire jusque là ! Et je m'en vais vous raconter tout ça en détail…

Ce matin, j'avais rendez-vous avec le directeur, Susai Raj, et Bala, un de ses amis qui est coordinateur du TAFRE : c'est un organisme qui s'occupe du droit à l'éducation des enfants. Bala est arrivé un peu en retard et j'ai donc pu croiser dans la bureau du directeur Rin, une thailandaise de 23 ans qui fait le tour de l'Inde pour visiter les ONG et les écoles "alternatives". En fait, elle travaille à mi-temps comme travailleur social à Bangkok et a pris 5 mois de congés pour mener à bien son petit projet personnel. Elle reste donc en Inde jusqu'en décembre. Son projet à long terme est de monter une association dans son quartier à Bangkok pour essayer de sortir les jeunes du trafic de drogue et apprendre à lire et à écrire aux femmes illettrées… Elle me racontait que la majorité de ses amis d'enfance étaient devenus des dealers et que ses amies avaient déjà plusieurs enfants. J'étais contente de voir à quel point elle était enthousiaste et souriante ! Elle m'a d'ailleurs proposé de me rendre avec elle dans une autre ONG avec qui elle a rendez-vous mercredi prochain. Je pense que je vais y aller, si j'arrive à la contacter.

Ensuite, j'ai rencontre Bala et j'ai donc pu lui poser toutes les questions qui me brûlaient les levres à propos de l'éducation en Inde, et je vous prépare un petit article à ce sujet, qui je l'espère sera moins technique que celui sur le système scolaire : mes talents journalistiques sont à revoir !!!

Apres notre rendez-vous, Susai nous a amenés, Bala, Rin et moi, visiter l'usine de papier : elle est située assez loin de Chennai, mais dans un endroit tellement calme que j'aurai voulu pouvoir y passer toute la journée, afin de reposer mes oreilles ! Un des travailleurs, apparemment le coordinateur, nous a expliqué le processus de fabrication du papier dans un anglais hésitant et je n'ai pas tout bien saisi. En tout cas, Susai Raj attend beaucoup du projet de commerce équitable que KEO tente de monter !

Dans l'après-midi, je me suis rendue aux Red Hills, accompagnée de Pascal (ce n'est pas son vrai nom en Tamil mais ca sonne pareil…) pour visiter un cours d'education non formelle que donne Jeeva Jyohti dans les usines de riz. Mais auparavant, Pascal a tenu à me montrer leur nouveau bureau qui est un havre de paix perdu dans les petites rues !

Ensuite nous nous sommes rendus dans le quartier des usines de riz où j'ai d'abord rencontré un ouvrier : il était vraiment trés sympathique et même si la communication était difficile, nous avons quand même pu discuter un peu, notamment sur la signification des prénoms en Tamil ! Il m'a expliqué que son nom signifiait "le magicien"… J'ai beaucoup aimé discuter avec cet homme, il avait l'air ravi de voir une tête nouvelle et je sentais qu'il voulait me faire passer plein de choses, sans trop bien savoir comment. Sa gaieté nous a contaminés, Pascal et moi !

Finalement j'ai fait la connaissance des enfants qui m'ont accueillie avec plein de sourires, à l'exception de quelques uns, nouveaux dans l'usine et qui avaient l'air petrifiés de peur… Les conditions d'enseignement sont vraiment difficiles : pas de crayon, pas de chaise, quelques ardoises mais pas suffisamment pour chaque élève… Mais eux sont plus qu'heureux d'apprendre à lire et à compter ! Nous avons fait brièvement connaissance, et ils m'ont montré fièrement leurs cahiers, avant de me révéler qu'une dizaine d'entre eux étaient admis à l'école publique du quartier : la maîtresse a l'air encore plus fière que ses élèves… L'unique problème, c'est que nombreux sont les enfants capables de suivre les cours de l'enseignement public, mais peu sont autorisés à s'y rendre par leurs parents qui préfèrent garder la force de travail que constituent ces petites mains. Comme je tenais absolument à venir les voir plusieurs fois pour assister à la classe, je suis invitée à les retrouver jeudi soir, et les enfants avaient l'air heureux que je souhaite les retrouver !

Emilie