Les bus de Chennai

Quand on aperçoit pour la 1ère fois le bus dans cette grande ville, on se demande bien comment ses vieux tacots font pour rouler encore aussi bien… Et comment font tous ces gens pour rentrer là dedans… En effet, prendre le bus à Madras reste un véritable parcours du combattant pour les non initiés, tel que moi ! Non pas que la ville ne soit pas bien desservie, bien au contraire, mais le trajet en bus est toujours long et épuisant, surtout quand on n'a pas trouvé de place assise…

Les femmes sont assises à gauche et les hommes à droite, pas question de se mélanger ! Et si un homme occupe une place du coté des femmes, celles-ci n'hésitent pas à le renvoyer de son coté…

Avec un peu de chance, on trouve une place assise, et on la garde ! Ici, c'est chacun pour soi et même si une personne agée se retrouve debout dans l'allée, personne ne lui cède sa place : ce n'est pas de bon ton…

Si on est malchanceux, on a une place "dehors" : eh oui, des grappes d'êtres humains s'accrochent par je ne sais quelle magie sur le marche-pied. Ils peuvent ainsi être 6 ou 7, tenus à la seule force des bras, parfois sur des kilomètres de distance… Et pour sortir, c'est le cauchemar et mieux vaut s'y prendre à l'avance !

On pourrait penser que, les bus étant surchargés, certains petits malins en profitent pour frauder et ne pas payer leur ticket. Mais les Indiens, malgré la corruption qui règne dans le pays et la pauvreté qui frappe à toutes les portes, sont particulièrement honnêtes ! Ils s'empressent de payer leur dû au contrôleur assis près de la porte de sortie. Même les "hommes-singes" tendent leurs mains remplies de monnaie ; et quand le contrôleur est inaccessible, les roupies se promènent de main en main jusqu'a leur destinataire final…

A ce sujet, je me suis sentie inspirée et j'ai écrit ce qui s'apparente à un petit poème… Vous ne m'en tiendrez pas rigueur ; je sais que mes talents de poétesse sont de piètre qualité. Néanmoins, j'ai pris du plaisir à l'écrire, peut-être en prendrez-vous en le lisant !

1, 2 puis 3 puis 4…
Comment font tous ces hommes pour s'accrocher au marche-pied ?
Quand le bus est complet, il reste toujours de la place pour les habitués,
Sur le marche-pied, suspendus comme des chimpanzés !!!
Et pas question de frauder :
Même sur le marche-pied, l'Indien fait parvenir la monnaie
Jusque dans la main du controleur par la fenêtre, ou de main en main.
Les chimpanzés ont toujours leurs tickets !
Mais finalement, n'est-on pas mieux dehors que dedans?
Dedans, serrés les uns contre les autres, etouffés…
Dehors, à l'air libre… mais exposés à tous les dangers !!!
Moi, j'opte pour l'autorickshaw, désormais…

Emilie