Jeudi 11 juillet : visite de deux Woman’s Clubs |
Apres une matinée de
libre, nous nous rendons à l'ONG. Nous partons avec Deva et un autre membre,
Lesly, pour un quartier de Madras ou nous allons rencontrer 2 Woman's clubs. Le premier n'est crée
que depuis quatre mois mais a déjà de nombreux projets. Elles voudraient,
avec l'aide de l'ONG, ouvrir une coopérative, pour gagner un peu d'argent, de
quoi subvenir aux besoins de leur famille. Apparemment, cela n'a pas l'air d'être
le fort de leur mari. Elles se présentent toutes à nous, mais l'une d'elles
qui n'a que 23 ans ne peut prendre la parole tellement sa tristesse
l'accable. Sa voisine la présente donc et nous explique qu'elle vient d'avoir
un enfant et que son mari a disparu. Il est parti il y a quelques jours et
depuis elle n'en a plus aucune nouvelle. Nous nous présentons alors a notre
tour et elles sont amusées que nous dévoilions notre age; ici cela ne se fait
pas nous explique Deva. Nous parlons de la condition féminine mais il est déjà
tard et nous devons partir pour un autre club de femmes. Sur le chemin, nous
sommes arrêtées par une femme qui nous offre des fruits de son arbre... il
commence alors à pleuvoir très fort. Nous arrivons enfin, il fait déjà
presque nuit. Les femmes nous réservent, comme d'habitude, un accueil
chaleureux. Elles sont pour la plupart avec leur bébé, et les enfants sont très
attaches à leur mère, qui les allaitent souvent jusqu'a 4 ans! Elles nous
racontent leur vie de tous les jours. Là encore, c'est assez sombre. Leurs
maris sortent le soir pour boire et 'dilapider' l'argent de leur salaire. La
famille ne peut donc plus manger et les femmes prennent alors le relais en
faisant de petites activités (vente du lait de leur vache, fabrication de
colliers de fleurs...). Elles veulent vraiment que les choses changent et
nous demandent des conseils. On leur explique le mouvement féministe des années
70, comme elles le souhaitaient, et concluons sur le fait qu'il ne faut pas
qu'elles s'oublient, que le changement est toujours possible, mais que ça
prend du temps. Nous repartons finalement sous une pluie battante, et nous prenons le bus vers chez Lesly car nous y sommes invitées. Sa femme Julie, faisant également partie du staff de l'ONG, nous attend et nous a préparé un plat de nouilles. Nous mangeons à la lueur d'une bougie, car il n'y a plus d'électricité pendant qu'ils nous racontent leur rencontre, et la façon dont ils se sont battus pour être ensemble car les parents de Julie la destinaient à un autre homme, plus age. C'est l'un des rares mariages d'amour que nous ayons connus ! |