Mercredi 3 juillet : rencontre avec les indiennes

Cyber center Madras vendredi 05 juillet 10h49

Ce matin, la chaleur est étouffante dès le réveil. Aujourd'hui une longue journée nous attend. Nous allons rencontrer des jeunes femmes ce matin et les enfants et d'autres femmes cet après-midi. Nous voila donc parties avec Deiva à la rencontre de ces jeunes filles qui souhaiteraient nous parler du travail social, et de nos vies de Françaises.

Apres une longue marche dans le bidonville qui se situe à cote de l'ONG, nous faisons donc la rencontre des filles. Elles sont assez timides, quoique coquines, et nous font de grands sourires. Nous nous asseyons donc par terre sur un paillon, et elles nous offrent des guirlandes de fleurs très parfumées qui se portent dans les cheveux. Puis, elles nous offrent ensuite des bouquets de fleurs qu'elles ont faits.

Vient ensuite un plateau avec du thé aux épices et un gâteau de semoule et de carottes, délicieux, que nous dégustons pendant notre discussion. On parle donc du travail social et elles sont toutes très intéressées par ce travail, bien qu'elles aient été formées vers d'autres métiers. Mais elles vivent dans la misère et savent qu'il est capital de s'entraider.

Puis viennent quelques questions sur la condition de vie des femmes en Inde et en France. A tous ceux qui pensent que les Indiennes sont heureuses, et qu'elles sont bien traitées par leur mari, je vous arrête tout de suite. Malgré leur apparence de femmes soignées et épanouies, elles sont très mal considérées, et comme me disait l'une d'elles, "certes, nous sommes très souriantes a l'extérieur, mais notre coeur souffre." Nous sommes restées sans voix. Si elles veulent avoir la chance de se marier un jour, il faut qu'elles renoncent à l'école et qu'elles trouvent un travail harassant (travaux sur les routes, transport de pierres, travail a l'usine...) pour avoir une dot qui suffira à l'homme qui se sera présente a leurs parents. Evidemment, pour elle, le mariage d'amour n'existe pas. Leur époux est un mari avant même d'être un ami ou encore juste une connaissance, et cela elles le regrettent amèrement. Elles ne sont la que pour faire des enfants, s'occuper de la maison et faire à manger... le pire, c'est qu'elles ne mangent pas avec leur famille, elles se contentent de les servir, et après qu'ils aient quitte la table, finissent seule les restes, quand, par chance, il y en a ! Autant vous dire qu'elles nous envient. Cependant, elles sont tristes que bien qu'on choisisse notre mari, et qu'on soit libre de travailler, de faire des études, etc..., il y ait tant de divorces. Nous les rassurons. Elles nous demandent comment se passent les mariages en France et s'étonnent que le mari et les femmes ne se couvrent pas de cadeaux.

Nous finissons notre discussion, et je leur offre des échantillons de parfums de Paris. Elles sont ravies. Nous repartons après cette délicieuse matinée vers l'ONG et nous grignotons du riz sur une feuille de bananier. Puis nous repartons dans un autre quartier du bidonville de ce matin. Il fait très chaud, et ils sont en train de vider les égouts a la main, laissant par terre, en plein soleil, ce qu'ils ont repêche. Autant vous dire que l'odeur est irrespirable, et que cela n'arrange rien aux conditions de vie des habitants. Nous arrivons dans un endroit sordide, une sorte d'immeuble délabré. Nous nous installons dans un local très peu aéré. Les femmes arrivent et nous saluent. S'ensuivent des disputes entre elles assez vives car certaines d'entre elles ne viennent pas assez régulièrement. Puis elles se calment et nous commençons à parler avec elles.

Elles ont monte une fabrique de savons et arrivent maintenant a 12000 roupies de bénéfices, elles sont fières et heureuses. Puis elles nous posent les questions habituelles sur la condition de vie féminine, la cuisine, et en arrivent à nous demander le prix du billet d'avion. On se regarde et n'osons pas répondre. On leur avoue alors en leur disant bien que cela correspond à une année de travail pour se mettre à leur niveau d'évaluation. Elles nous remercient d'être venues les voir et nous demandent de les photographier. Enfin, arrivent les enfants, ils sont très intimides et n'osent pas chanter. Alors on se met à leur chanter une chanson en français, et cela les amuse beaucoup. Apres viennent les questions, dont la célèbre : "Pourquoi et comment êtes vous devenues blanches?"

Pendant tout cet entretien et bien qu'on insiste toutes les 5 minutes pour qu'elle s'arrête, une vieille dame nous fait du vent car elle voit que nous avons très chaud. C’est horriblement gênant. On demande alors a Deva de lui dire d'arrêter et on essaie de lui prendre son bout de carton, mais il nous répond que cela lui fait plaisir, et qu'il ne faut rien faire contre cela. Les enfants continuent leurs questions, et nous demandent quelle est la personnalité indienne la plus connue ou encore quels sont les produits indiens qu'on trouve en France.

On termine notre entrevue en faisant des photos, sur lesquelles ils se bousculent pour poser et leur offrons des ballons et des petits jouets: toupies, yoyos... ils nous demandent alors comment ça marche. Quand ils y parviennent, leur regard s'illumine alors et les femmes affichent des sourires de grande gratitude. Nous repartons alors et tout le quartier nous dit au revoir et nous sourie. C'est MAGIQUE!!

Nous repartons alors a l'auberge, et nous endormons très vite après cette journée très riche. A bientôt.

Virginie