Mardi 02 juillet: journée évaluation à JJ

Cyber center Madras vendredi 05 juillet 10h42

Nous voila fin prêtes mardi matin à exposer au directeur, dans son bureau les choses que nous avions ressenties durant ces 15 jours. Mais en Inde, rien ne se passe comme on le prévoit, et donc nous voila réunis avec Deva, Nimmi, Joseph le directeur (quand même) et notre petite troupe. Un peu surprises mais pourquoi pas. Nous leur exposons donc les différentes impressions tant positives que négatives sur les visites et les échanges que nous avons eus. Nous restons là à discuter pendant 3 heures (au moins !!) sur des sièges en plastique (pas vraiment adaptés quand il fait 50 degrés au soleil !!!). En plus, virginie, étant arrivée la veille, ne tenait plus debout et a maintes fois failli tomber dans un sommeil profond, ce qui heureusement ne s’est presque pas vu.

En conclusion la réunion s’est super bien passée, toute l’équipe a été très contente de recevoir nos critiques et un regard extérieur sur leur travail. C’est pour eux la première fois qu’une équipe comme la notre (femmes et européennes)vient les voir et le directeur nous a montré sa gratitude face à nos remarques qu'il a jugé pertinentes (et oui !!). Nous avons tous ensemble exprimé le souhait de continuer cette collaboration dans les années à venir et toute l’équipe nous a (et vous a par la même occasion !) remercié pour tout le matériel qu’ils ont reçu.

Pause déjeuner vers 2h (« enfin !» dit Anaïs) et au menu: fromage et saucisson français (planqués dans les bagages de Virginie: quelle bonne surprise pour nous toutes). Nous ne pensons pas vraiment que nos amis indiens aient aimé ce que nous leur avons proposé à en juger par leur tête lors de la dégustation. Par grave, c’est à tour de rôle.

L’après midi, nous nous sommes rendus dans un quartier de Madras nomme Chinnadimadam. C’est un endroit composé de maisons en dur, avec une grande route en terre, et plusieurs vaches devant les maisons et dans la rue. On voyait nettement la différence avec les précédentes habitations que nous avions pu voir dans la zone rurale mais cependant ils vivent peut être encore plus les uns sur les autres. Là bas, nous avons assisté à une réunion de femmes.

Nous nous sommes posées sur une natte, par terre, sous un grand arbre. Et là, une fois assises : une invasion de mouches qui ne nous quitteront plus jusqu’a la fin de la réunion (un peu dur nerveusement). Les femmes étaient très contentes (comme d’habitude) de nous accueillir et nous avons beaucoup discuté, à leur demande, de nos différences culturelles et de la condition féminine en France et en Occident en général. Il en en ressorti une impression générale de pauvreté affective, nous avons vraiment ressenti que ces femmes subissaient leur environnement familial et étaient soumises à leurs conditions et à leurs maris en regrettant, bizarrement, la rébellion de leur enfant qu’elles considèrent bien trop mal dirigée. Elles ont souvent été surprises lorsque nous leur décrivions nos vies ; je pense que nous étions vraiment en décalage.

Ces femmes ont monté une coopérative pour faire du marsala, mais, vu la précarité de leurs moyens et de leur quartier, elles sont obligées de vendre leur produit à crédit et n’arrivent pas à sortir du cercle vicieux de l’endettement. Cependant JJ les à aidé pendant une longue période et considère désormais qu’elles doivent réussir seules dans leur entreprise: trop d’aide tue l’aide !

Après le thé gentiment offert (et le meilleur que nous ayons bu jusqu’alors), nous leur avons offert des échantillons de parfum de Paris. Elles étaient très contentes mais, vu leurs expressions, elles n’avaient pas l’air d’apprécier l’odeur. Décidément, pas de chance avec nos produits français.

Nous avons ensuite enchaîné avec un Children Club. C’était étrange car nous étions en face des enfants mais entourées par une vingtaine de curieux, un peu gênant... Les enfants eux sont vraiment différents de ceux que nous avions pu voir auparavant. Ils vont tous à l’école ou y ont été jusqu’à l’age de 14 ans et, ils ont tous des projets d’avenir. Cependant, ils nous ont semblé beaucoup moins attentifs et plus violents entre eux, l’influence de la ville y est pour quelque chose! Nous avons de nouveau discuté de leur quotidien mais aussi du notre, avons échangé des chansons, du vocabulaire et des manières de penser. Assez interactif tout cela. Puis séance habituelle de bulle et de photos.

Retour a l’hôtel en bus bondé et puis le soir petit jeu de cartes, ma foi, bien sympathique (bien sur, l ‘équipe Anaïs/Stef est largement supérieure !!)

Voila pour cette petite journée, a bientôt.