Dimanche 5 octobre: une journée à la plage avec les enfants du foyer

Les examens finaux viennent de se terminer et les enfants du foyer de Jeeva Joyhti sont en vacances depuis une semaine.
Mise à part la sortie quotidienne des plus grands au terrain de jeu pour jouer au cricket et quelques cours de théatre avec un professeur d'Université qui est venu trois après-midi faire jouer la comédie aux grands également, les petits sont restés au foyer à jouer au carambo ou à regarder la télé. A la fin de la semaine ils commençaient à être vraiment excités et auraient eu besoin d'aller courir un peu pour se défouler. Pourquoi ne pas organiser une sortie à la plage ?

L'idée était bonne mais sa mise en œuvre fut un peu plus compliquée que je ne le pensais. Peu de sorties sont organisées par manque de moyens mais également d'accompagnateurs, car surveiller 27 enfants dans les rues de Madras entre les bus, les auto-rickshaw et les motos n'est pas une mince affaire !
Cependant, le directeur accepte tout de meme que l'on y aille à condition d'être au moins trois adultes accompagnateurs. Pandi, Deva et moi même, le compte est bon. Finalement, l'épouse du directeur sera là elle aussi, nous serons quatre, c'est parfait.

Les enfants sautent de joie lorsqu'on leur annonce enfin la nouvelle, ils ne tiennent pas en place et enumèrent tous les jeux auxquels nous allons jouer : volley ball, cricket, football et plein d'autres encore. Il fut difficile de les mettre au lit avant 22h30 ! Il est prévu que nous partions après le repas, à 14h exactement.
Fidèles à la ponctualité indienne, nous quittons Jeeva Jyothi à 15h. La première etape du parcours est de traverser la route afin de rejoindre l'arrêt de bus. Traverser la rue seule est déjà toute une aventure pour moi, alors avec les 27 enfants que compte désormais le foyer, j'ai bien cru qu'on allait en perdre un en route. Je regardais constamment de tous les cotés, je comptais et recomptais les enfants mais n'arrivais jamais au bout du compte tant il y avait du monde dans la rue.
Heureusement que nous étions quatre, je me sentais un peu plus rassurée.

Les 27 enfants sont là, nous venons de traverser la rue, premiere étape accomplie ! Le bus arrive presque tout de suite et nous arrivons sans encombre à notre deuxième étape : la gare de Perambur.
La troisieme étape consiste à changer de bus, ce qui ne fut pas si difficile finalement. Le compte est toujours bon, nous n'avons perdu personne. Nous montons dans le bus à son terminus, il est donc vide et nous pouvons tous nous asseoir, c'est plus confortable pour un trajet de 45 minutes sur les routes chaotiques de Chennai.
Voilà enfin la plage, notre ultime etape !

C'est une des plus grande plage du monde et la plus grande d'Asie, elle s'étend sur des kilomètres de longs et sa largeur est impressionnante Je n'ai jamais vu autant de sable, on ne voit même pas la mer ! L'endroit n'est pas magnifique car nous sommes encore en pleine ville mais les enfants sont ravis et les adultes aussi !
Deva et Pandi se jettent dans le sable, se mettent à courir dans tous les sens, voilà que j'ai deux enfants de plus à surveiller ! Les enfants se répartissent en petits groupes, les petits jouent au loups pendant que les plus grands commencent une partie de volley à laquelle il n'est pas question que je refuse de participer.

J'ai joué pendant plus d'une heure à la grande joie des enfants étonnés de voir que finalement je n'étais pas si nulle que ca ! Vous pouvez aisément imaginer qu'une rousse jouant au volley sur une plage indienne ne passe pas inaperçue dans une société où les femmes sont plutot reservées, cela nous a donc attiré quelques curieux…

Les petits se sont roulés dans le sable tout l'après-midi, ils en avaient partout, jusque dans les oreilles mais cela ne semblait pas les déranger le moins du monde. Ils ont passé des heures à faire des galipettes, des roulades, des poiriers et autres acrobaties. Le directeur avait été clair sur ce point : personne dans l'eau, ni même au bord. Tous ont été trés obéissants car aucun ne s'est eloigné pour aller voir la mer de plus près.*

A 17h30, après un petit goûter et un rapide débarbouillage, il est déjà l'heure de rentrer car la nuit va bientôt tomber. Dans une heure il fera complètement noir et alors, les étapes si facilement accomplies en début d'après-midi vont se transformer en cauchemards !
On se depêche de prende le bus mais, contrairement à l'aller celui-ci est archi-plein, tout le monde a eu envie de rentrer en même temps que nous et nous avons dû faire le trajet debout. On est arrivé chez Jeeva Jyothi bien après la tombée de la nuit mais le retour s'est passé sans encombre car la circulation est beaucoup moins dense à cette heure là, j'en suis rassurée.
Nous avons bien 27 enfants, fatigués mais heureux. Demain il reprennent l'école et auront bien profité de leur dernier jour de vacances.

Alexandrine