Jeudi 25 septembre: Une journée dans les balwadis des Red Hills |
C'est en compagnie de Deva, mon guide dévoué, que je me suis rendue, jeudi matin, dans le quartier des Red Hills. Une demi heure de bus pour sortir de la ville puis quelques kilomètres en auto rickshaw pour se retrouver dans un village composé de quelques huttes sombres sur la terre rouge-orangé qui a donné son nom aux Red Hills. Nous sommes dans
le village de Panmadukulam. Sous un soleil de plombs, nous traversons
le village en direction d'une petite maison de terre qui abrite un des
balwadis (voir article d'Anne-Lise Reve) créé par Jeeva Jyothi. La jeune femme qui s'occupe d'eux et leur sert d'institutrice nous accueille chaleureusement, fière d'exhiber ses quelques livres aux couleurs flétries et les petites cartes de jeux cornées dont elle dispose. On me tend une chaise, la seule chaise de la petite maison, et me voilà assise au milieu de la pièce, alors que l'institutrice pousse les enfants au devant moi et les encourage à me chanter des comptines et à réciter l'alphabet qu'ils connaissent jusqu'à la lettre G. Nous sommes loin de nos écoles maternelles lumineuses et gaies, mais le travail de cette institutrice, avec les moyens du bord, est surprenant. Les enfants apprennent chaque jour les rudiments de l'éducation au lieu de errer, seuls, sur les chemins poussiéreux du village. Ils sont surveillés et nourris, ils jouent. Ces enfants auront peut-être la chance d'aller a l'école dès l'age de cinq ans. C'est un sentiment
de malaise qui s'est emparé de moi en sortant de la petite crèche. Je
ne suis pas à ma place ici et ne le serai jamais. Alexandrine |